Transit de Mercure du 11 novembre 2019

Le 11 novembre 2019, la Terre sera au rendez-vous d’un événement astronomique rare qui va durer environ 5 heures et demi ; il s’agit du transit de la planète Mercure.
Le transit est un phénomène astronomique qui ne peut survenir que si deux conditions sont réunies :

  • D’abord, Mercure doit être en conjonction inférieure, c’est-à-dire approximativement entre la Terre et le Soleil,
  • Ensuite, Mercure doit être au voisinage immédiat d’un des nœuds de son orbite, condition nécessaire de sa proximité immédiate de l’écliptique.

La deuxième condition découle du fait que l’orbite de Mercure n’est pas contenue dans le plan de l’orbite de la Terre (Écliptique) mais est inclinée sur ce plan d’environ 7°. Ainsi, à chaque conjonction inférieure, Mercure passe souvent soit au nord, soit au sud du disque solaire.

Pour un lieu donné sur la surface du globe, l’une des conditions nécessaires mais non suffisante de la visibilité du transit est la situation de ce lieu sur l’hémisphère jour de la Terre.

Mercure apparaîtra alors comme un minuscule point noir parcourant le disque solaire d’est en ouest.

Concernant le transit du 11 novembre 2019, nous avons les données suivantes :

  • Passage de Mercure à la distance la plus courte de la Terre : le 10 novembre 2019 à 19h05 TU et ce à une distance de 0,67483 UA soit environ 100,95 millions de km de la Terre,
  • Passage de Mercure à travers le nœud ascendant de son orbite le 11 novembre 2019 à 13h47 TU,
  • Conjonction inférieure en longitude le 11 novembre 2019 à 15h22 TU,
  • Conjonction inférieure en ascension droite (AD) le 11 novembre 2019 à 15h26 TU,
  • Passage de Mercure au périhélie le 16 novembre 2019 à 5h50 TU à une distance de 0,30749 UA soit environ 50 millions de km.

On peut dès lors constater que Mercure est proche du Périhélie le jour de sa conjonction inférieure, ce qui impliquera une vitesse angulaire élevée de cette planète et un diamètre apparent sensiblement plus faible par rapport à une conjonction aphélique.

Ces tableaux détaillent les coordonnées équatoriales apparentes du Soleil et de Mercure à l’instant même de la conjonction inférieure en AD, les circonstances générales, relatives au globe terrestre en globalité, les lieux du début, du maximum et de la fin du transit, ainsi que les circonstances géocentriques, relatives au centre de la Terre, y figurent. Nous avons aussi calculé les circonstances topocentriques relatives à la ville de Tunis, qui diffèrent légèrement de celles relatives au centre de la Terre. Les instants ont été calculés en temps universel (TU ou UTC). Pour obtenir l’heure locale à Tunis, il faudra rajouter une heure.

Les figures montrent les trajectoires apparentes de Mercure devant le disque solaire, respectivement pour le centre de la Terre dans un repère équatorial, et pour la ville de Tunis, dans un repère horizontal. Comme Tunis se trouve un peu au nord du géocentre, la distance minimale topocentrique, entre Mercure et le centre du disque solaire, est inférieure à celle calculées pour le centre de la Terre.

Circonstances géocentriques du transit de Mercure du 11 novembre 2019
Circonstances locales relatives à la ville de Tunis du transit de Mercure du 11 novembre 2019

Pour chaque phase, nous avons aussi calculé les angles de position au pôle (P) ou au zénith (Z) en degrés. Ces angles décrivent l’emplacement de Mercure sur le disque solaire pour chaque phase.

Cette carte du monde montre les lieux de visibilités du transit (V). La zone notée (I) est celle où le transit est inobservable.

Mercure passera à une distance minimale du centre du Soleil voisine de 1,2’ d’arc ou 0,02°. Il s’agit de la plus courte distance angulaire entre Mercure et le centre du disque solaire durant un transit au cours du XXIème siècle. Mercure ne passera pas au plus près avant le transit du 12 novembre 2190.

Le transit du 11 novembre 2019 est le quatrième transit de Mercure depuis l’an 2000 sur une série de 14 au cours du XXIème siècle. Le dernier transit de Mercure s’est déroulé le 9 mai 2016. Le prochain surviendra le 13 novembre 2032.

Pour observer ce phénomène, la société astronomique de Tunisie en collaboration avec l’institut national de météorologie, la faculté des sciences de Tunis et le ministère de l’éducation proposent au grand public des points d’observation répartis sur tout le territoire du pays. D’autres structures comme la cité des sciences de Tunis, le village des sciences à Tataouine et le palais des sciences de Monastir organiseront des sessions d’observation de ce phénomène.

Gouvernorat de Tunis:

+ La faculté des sciences mathématiques, physiques et naturelles de Tunis: la société astronomique de Tunisie (SAT) et club asto FST

+ Collège Aboulkacem Chebbi au Omrane: SAT et ministère de l’éducation (ME)

+ L’institut national de météorologie (INM) : au siège principal, avenue Mohamed Ali Akid à la cité olympique

+ La cité des sciences à Tunis

Gouvernorat de Ben Arous:

+ Lycée Mohamadia 1: SAT et ME

+ Lycée Mohamadia 3: SAT et ME

+ Institut supérieur des technologies de l’information et de la communication (ISTIC) à Borj Cedria

Gouvernorat de Sousse:

+ INM sousse: Rue Ibn Badis, Khezama Est

+ Lycée Enfidha 1: Club astro Enfidha, SAT et ME

Gouvernorat de Siliana:

+ Lycée 2 mars 1934 à Sililana: SAT et ME

Gouvernorat de Kairouan:

+ Collège Manar de Kairouan: club astro local & SAT

+ Bab Jelladine à Kairouan

Gouvernorat de Monastir:

+ Palais des sciences à Monastir

Gouvernorat de Kasserine:

+ Lycée de Sbiba : SAT et ME

+ Maison des jeunes de Thala: club astro de Thala

Gouvernorat de Sfax:

+ INM Sfax: 42, rue Sakiet Sidi Youssef

+ Bab Diwen de Sfax: SAT

Gouvernorat de Médenine:

+ Djerba: INM Houmet Souk en collaboration avec des animateurs de la SAT et l’AJS

+ Lycée Hsey Amor à Médenine

Gouvernorat de Tataouine:

+ Village des sciences à Tataouine

Carte des sites d’observation du Transit de Mercure du 11 novembre 2019. Carte faite par les soins de M. Anouar Ben Younes qu’on remercie

Il est impératif d’attirer l’attention que l’observation de ce phénomène requiert l’usage de télescopes spéciaux dédiés à l’observation du Soleil (H alpha par exemple) ou munis de filtres atténuateurs adaptés, ou bien en procédant à la méthode de projection sur une surface blanche. Autrement, l’observation peut se révéler dangereuse avec des dégâts oculaires et rétiniens. L’usage des lunettes d’éclipse n’est d’aucun apport puisque Mercure en apparence sera presque 200 fois plus petit que le Soleil, donc indiscernable à l’œil nu.