Transit de Mercure du 9 mai 2016

Un transit planétaire est un phénomène astronomique durant lequel une planète passe devant le disque d’une étoile. Dans le système solaire, et vu de la Terre, ce phénomène ne peut intéresser que les planètes Mercure et Vénus.

Le 9 mai 2016, la planète Mercure va transiter devant le disque solaire. Il s’agit du 3ème transit de cette planète d’une série de 14 au cours du XXIème siècle. C’est le premier transit de Mercure visible de la Tunisie après celui du 7 mai 2003.

Au cours d’un transit planétaire, la planète transitante passe pratiquement par la ligne joignant le Soleil à la Terre, et de ce fait ces trois astres sont pratiquement alignés et dans le plan écliptique. Pour la planète Mercure, du fait de l’orientation de son orbite dans l’espace, ce phénomène ne peut survenir au cours du XXIème qu’aux mois de mai et de novembre, avec une nette prédominance des transits de novembre (9/14).

Le calcul des circonstances générales, géocentriques ou locales s’approche de celui des éclipses solaires. La seule particularité, c’est que les planètes Mercure et Vénus sont suffisamment éloignées de la Terre, et seul le prolongement de leur cône d’ombre arrive à la Terre.

Vous trouverez des tableaux décrivant les circonstances générales de ce transit ; relatives au globe terrestre globalement, les circonstances géocentriques, relatives au centre de la Terre, et topocentriques, locales relatives à la ville de Tunis. Les instants sont exprimés en temps universel TU (pour l’obtention du temps local de Tunis, il faudra rajouter une heure (+1)). La distance angulaire minimale est variable en fonction des circonstances, générales, géocentriques ou locales, et ce de fait de l’effet de la parallaxe. Cette distance angulaire est exprimée en secondes d’arc.

transit 2016

Pour les circonstances générales, les coordonnées géographiques décrivent les lieux de contacts des cônes d’ombre (prolongement) et de pénombre de Mercure avec la surface terrestre. Pour les circonstances géocentriques, les coordonnées géographiques décrivent les lieux où Mercure et au Zénith. Pour les circonstances locales de Tunis, figurent dans le tableau l’azimut et la hauteur du Soleil aux différents contacts. On peut noter que le 3ème et 4ème contacts ne seront pas visibles de Tunis, puisque le Soleil sera en dessous de l’horizon (le Soleil se couche le 09/05/2016 à Tunis à 18h15,8 TU, soit à 19h15,8 TL).

carte transit

L’angle de position au pôle décrit le lieu de contact entre le disque solaire et le disque de Mercure. Il est compté dans le sens trigonométrique à partir de la position nord. Un angle de 90°, indique le point est du disque solaire.

figure transit

A l’occasion de ce phénomène astronomique relativement rare, la SAT organise des sites d’observation de ce transit répartis sur la Tunisie:

+ à la cité des sciences de Tunis: événement organisé par la CST avec la collaboration de la SAT

+ au village des sciences de Tataouine: en collaboration avec la SAT

+ A la corniche de la Marsa

+ A Tozeur: en collaboration avec ISET Tozeur devant l’institut

+ A Tala: au parc Al Ain.

Pour ceux qui sont loins de ces sites, nous avons pensé à vous! Oui, la SAT assurera une diffusion en direct:

L’observation de ce phénomène nécessite des précautions particulières, calquées sur celles de l’observation d’une éclipse solaire. Il est donc formellement déconseillé d’observer le soleil à l’œil nu sans protection et interdit de l’observer avec un instrument optique non muni d’un filtre spécial.

Pour cela, la SAT en partenariat avec CBSAP Tunisian Chapter, déploiera les moyens nécessaires pour l’observation de ce phénomène en toute sécurité grâce à l’utilisation de lunettes et de télescopes solaires dédiés pour l’observation d’un tel phénomène.

Le prochain transit de Mercure est prévu pour le 11 novembre 2019. Il sera visible en partie en Tunisie, mais le Soleil sera assez bas sur l’horizon.

Le prochain transit visible intégralement de la Tunisie sera celui du 13 novembre 2032, suivi par celui du 7 novembre 2039 puis du 7 mai 2049.

On trouve ci-dessous l’animation, durant le transit, du mouvement apparent de Mercure vu du centre de la Terre dans un repère équatorial:

Transit de Mercure, géocentre 09052016 +

 

et le mouvement apparent de Mercure durant le transit vu de la ville de Tunis dans un repère horizontal:

Transit de Mercure, Tunis 09052016

Vous pourrez télécharger les versions imprimables du communiqué sur ces liens:

عبور عطارد لقرص الشّمس 2016 (communiqué en arabe)

Transit de Mercure 2016 (communiqué en français)

Emballement médiatique sur une hypothétique 9ème planète du système solaire

 

La semaine dernière, les médias du monde entier ont diffusé massivement une information relative à la découverte d’une neuvième planète du système solaire, sauf que cette information n’est pas une découverte mais une hypothèse « réaliste » d’un modèle mathématique.

En réalité, comme l’a remarqué plusieurs astrodynamiciens, il existe une famille d’objets particuliers, au nombre de 6, faisant partie de la ceinture de Kuiper, et qui ont des orbites très elliptiques, les rapprochant de l’orbite de Sedna. Batygin et Brown, deux astrophysiciens respectueux du California Institute of Technology, ont avancé dans un article accepté le 20 janvier 2016, un modèle mathématique, expliquant l’orientation particulière des orbites de ces six corps et qui présentent sensiblement la même longitude de périhélie, mais paraissent confinés aussi dans un même plan orbital. Une fois les perturbations des planètes géantes calculées, les auteurs montrent la présentation actuelle des orbites pourraient être expliquées par la présence d’une planète de masse approximative de 10 fois la masse terrestre sur une orbite très excentrique et dont le périhélie est à l’opposé des périhélies des orbites des 6 corps inclus dans l’étude.

Cette vidéo montrent les deux auteurs avec une animation.

 

Quoique l’étude est intéressante, le mécanisme évoqué dans cet article reste un « scénario » et il n’est pas unique.

D’abord, la population étudiée est très faible en nombre, et les observations de cette catégorie d’objets très lointains et de luminosités faibles est difficile.

Deuxièmement, les marées galactiques pourraient donner une configuration pareille

Enfin, si on imaginait les planètes géantes plus rapprochées, on pourraient au bout de quelques milliards d’années arriver à une configuration assez proche de ces orbites.

Ainsi, sauf  coup de chance, la découverte d’une « éventuelle » 9ème planète reste encore « peu probable ».

Vous trouverez en bas l’article écrit en arabe ( الكوكب-التاسع )

 

 

changement de météo sur Jupiter

Jupiter, la planète géante du système solaire, montre par moments ses caprices météorologiques. En effet la bande tempérée nord (BTN) est estompée par endroits avec un épaississement conséquent de la bande tempérée nord-nord (BTNN).

La découverte de ce phénomène a été faite dans le sud tunisien grâce à Patrick Antoine dès le 20 décembre 2015 par un Newton 200/1000 monté sur une monture équatoriale, et confirmée par les observations de Lionel Guyllonet des Dombes (France) le 3 janvier 2016 par un Dobson de 254mm, et l’équipe de la SAT à Tunis par un C8  altazimutal le 11 janvier 2016 et ce malgré des conditions météorologiques peu favorables.

Sur les premiers clichés, du 20 décembre 2015, la longitude de la zone de l’interruption de la BTN est grossièrement égale à celle de la longitude de la Grande Tache Rouge. Sur les clichés du 3 janvier et le 11 janvier 2016, cette même zone semble être en recul à la tache rouge de 10 et 15° repesctivement.

Jupiter le 20/12/2015.Patrick Antoine

Jupiter le 20 décembre 2015 par la technique LRVB. Patrick Antoine. La bande est amputée près du limbe supérieur

 

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Gros plan de Jupiter du 3 Janvier 2016. Lionel Guyonnet.

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Jupiter le 3 Janvier 2016. Lionel Guyonnet.

 

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La bande tempérée nord est amputée (ici à droite). SAT

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Jupiter le 11/01/2016 à 2h04 TU. SAT

Autre phénomène intriguant, la  tache rouge semble aussi plus rétrécie d’un facteur 20%. Il est possible de noter ça en comparant la taille actuelle de la grande tache rouge avec celle prise l’année dernière sur ces images.

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Jupiter le 14/12/2014. SAT

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Jupiter le 11/01/2016 à 02h32 TU. L’ouest est à gauche. SAT

 

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Jupiter le 07/02/2015 à 20h58 TU. SAT

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Jupiter le 07/02/2015 à 20h58TU. L’est est à droite. SAT

En comparant les images actuelles avec des images prises en 2014 et 2015, on note aussi que la bande tempérée sud est très fine et s’estompe aussi par endroits ainsi qu’un épaississement conséquent de la bande tempérée sud-sud.

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