Visibilité du croissant de Ramadan 1438H- Mai 2017

La conjonction entre la Lune et le Soleil de la fin du mois de Chaabane 1438 H surviendra le 25 mai 2017 à 19h 44mn 26sec TU. Cette conjonction mettra fin à un mois lunaire relativement court de 29,3113 jours soit plus court que le mois lunaire moyen de 5 heures et 16mn. A l’instant de la conjonction, nous aurons:

  • Longitude écliptique moyenne de la Lune: 64° 46′ 47,6″
  • Latitude écliptique moyenne de la Lune: -04° 58′ 29,7″
  • Parallaxe équatoriale horizontale de la Lune: 1° 01′ 22,6 ″
  • Distance géocentrique de la Lune: 357261,0 km
  • Vitesse angulaire en longitude de la Lune par rapport aux étoiles:15,38°/j ; par rapport au Soleil: 14,42°/j

Et comme la Lune est proche du périgée qu’elle va atteindre le 26 mai 2017 à 1h21mn à distance géocentrique de 357207,4 km, la vitesse angulaire de la Lune par rapport au Soleil sera proche de sa valeur maximale. En plus l’inclinaison de l’écliptique sur l’horizon ouest est forte pour les observateurs de l’hémisphère nord. Il en résulte que l’élongation et la hauteur de la Lune de nuit en nuit croîtront rapidement particulièrement les 3 premiers jours suivant la conjonction.

La carte ci dessous, générée par le logiciel ACCURATE TIMES, montre l’aire de visibilité du croissant lunaire selon le critère d’Odeh le 25 mai 2017. Seuls les observateurs de la partie occidentale de l’océan pacifique pourront contempler ce croissant avec l’aide d’instruments astronomiques. L’application du critère turc (critère de Danjon modifié), pour le centre de la Terre (conditions géocentriques), laisse présager une visibilité du croissant lunaire le 26 mai 2017 à partir de 6h 21mn TU.

Le soir du 26 mai 2017, le croissant sera pratiquement visible par les observateurs de tous les pays musulmans, et ce à l’œil nu.

Localement, le 25 mai 2017 à Tunis, la Lune se couchera 23 minutes avant le Soleil qui se couchera à 18h29 TU (19h29 TL), rendant la visibilité du croissant lunaire impossible. Le lendemain, soit le 26 mai 2017, la Lune se couchera 46mn (19h15TU) après le Soleil. A l’instant même du coucher du Soleil (18h29 TU) la Lune sera à une hauteur de 7,3°, ce qui permettra d’observer la Lune délicatement à l’œil nu.

A la Mecque, le 25 mai 2017, la Lune se couchera 20 minutes (18h39 TL) avant le Soleil (18h59 TL), rendant alors impossible. En revanche, le 26 mai 2017, la Lune se couchera 45mn après le Soleil. A l’instant du coucher du Soleil, la hauteur de la Lune sera de 8,2°, rendant aisée son observation à l’œil nu.

EN CONCLUSION:

La visibilité du croissant lunaire de Ramadan 1438H  ne sera possible des pays arabes et musulmans, qu’à partir du 26 mai 2017, laissant présager que le commencement de Ramadan serait annoncé le 26 mai 2017 après le coucher du Soleil, et comme premier jour de jeûne le 27 mai 2017.

Version Arabe en PDF: معطيات رؤية هلال شهر رمضان هجري 1438_2017

Communiqué de la SAT concernant la visibilité du croissant de Ramadan 1438H

Observation des planètes en plein jour: est-ce possible?

Durant le jour, exceptés le Soleil et la Lune, aucun autre objet céleste ne semble habituellement pas visible. Et pourtant, c’est faux.

Je me rappelle que durant une activité à Hammamet durant le mois de Juillet 2002, avec mon collègue Abdelhafidh Tayehi, avons eu la surprise de voir Vénus vers 9h du matin à l’œil nu. Ensuite il a été possible de suivre une occultation de Vénus par la Lune en 2007, et puis de l’observer en juillet 2013 vers 15h.

Quant au télescope, il a été possible de guetter un croissant de Vénus 5 jours avant son Transit en Juin 2012, et d’observer Vénus et Jupiter (difficilement) vers 14h TL à l’été de 2015, au télescope et ça sans l’usage de filtre

Cette année 2017, il a été possible de voir pour la première fois Vénus à l’œil nu à midi vrai. On s’est posé alors la question si les autres planètes pourraient être visible au télescope.

D’abord, le contraste entre les planètes et le fond du ciel est faible pour permettre une quelconque identification à l’œil nu. Cependant au télescope, il semble qu’en collectant plus de lumière de la planète à observer et en réduisant le fond du ciel par un filtre approprié, il semble que c’est possible de voir ces disques planétaires. Le grossissement permet d’assombrir le fond du ciel est donc d’augmenter le contraste. Cependant au delà d’un certain grossissement utile, la turbulence brouillera le disque de la planète et dégradera les détails. Cette turbulence du fait de la présence du Soleil et surtout pour une observation vers midi sera importante.

Un paramètre important indépendant de l’instrument utilisé est la qualité du ciel; un ciel d’un bleu sombre augmentera le contraste entre la planète observée et le fond du ciel, alors qu’un ciel laiteux et voilé rendra cette observation plus difficile.

Un autre paramètre est la distance angulaire entre le Soleil et la planète, ou élongation: lorsque l’élongation est élevée, le fond du ciel est plus sombre. Ce fond de ciel va augmenter en brillance lorsqu’on va s’approcher du Soleil.

Il semble aussi que la couleur de la planète intervenait aussi dans cette visibilité, une couleur rouge offrant un meilleur contraste au fond du ciel bleu par rapport à une couleur blanche.

Donc si on veut résumer, l’observation d’une planète dépendra des paramètres suivants:

+ Sa magnitude

+ Son élongation

+ La qualité du ciel

+ La couleur

+ Le grossissement

+ La turbulence

+ Un filtre atténuant le fond de ciel: on a choisi un filtre rejetant la lumière en deça de 742nm, permettant de garder seulement la lumière rouge profonde des planètes, moins sensible à la turbulence.

Le 18 mars 2017, les conditions météo étaient favorables à Tunis. Grâce à un CPC 800 altazimutal automatisé, un oculaire de 40mm (permettant d’avoir un grossissement de 50X), une camera ZWO 120MC (avec retrait de son filtre infra-rouge et sa substitution du filtre proplanet 742).

L’alignement a été fait sur le Soleil. Il s’agit d’une manœuvre dangereuse. Elle a été faite avec le télescope muni d’un filtre solaire pleine ouverture. Puis automatiquement le télescope a été ordonné de pointer Vénus. Comme Vénus était à environ 16°, on a retiré le filtre solaire sans aucun danger, et le croissant de Vénus était bien visible.

En pointant le télescope ensuite vers Mercure, il a été possible de le guetter au chercheur 9X50, et au foyer du télescope. La phase gibbeuse était même devinable.

Ensuite, Mars a été pointée, et contre toute attente, et malgré sa magnitude modeste, elle était bien visible au télescope, mieux contrastée que Mercure, pourtant plus brillante.

Ensuite on a procédé à la capture de séquences avi des ces 3 planètes avec la dite caméra muni de son filtre proplanet 742, et ces séquences ont été traitées par le logiciel REGISTAX6.

Le seeing était de l’ordre de 2″ parfois 4-5″, ce qui dégradait l’image. Cependant il a été possible de deviner la phase gibbeuse de Mercrure et certains détails de surface de Mars.

Le 26 mars 2017 à 10h15 TU, environ 24h après la conjonction inférieure de Vénus, un très fin croissant vénérien a été capturé par le même matériel.

 

En conclusion, il est tout à fait possible d’observer les planètes brillantes en plein jour avec des conditions optimales d’élongation et de météorologie.

S’agit-il de même pour les étoiles brillantes? C’est ce qu’on va essayer de vérifier durant cet été, notamment avec l’étoile Sirius.

 

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